Une nouvelle petite dose pour les adeptes de l’enrichissement de vocabulaire …
Vous avez étudié le français en tant que langue étrangère ? Vous travaillez dans un métier de la langue ? Vous aimez tout simplement la langue française ? Voilà une série qui va sûrement vous intéresser.
Un rançongiciel est un logiciel malveillant qui infecte des milliers d’ordinateurs, bloque leur utilisation et demande le paiement d’une somme d’argent, une rançon, pour en récupérer l’accès.
Un accidenté de la route pris en charge par les secouristes sera éventuellement héliporté jusqu’au centre hospitalier le plus proche, c’est-à-dire transporté par hélicoptère.
Une cagoule, ou passe-montagne, est une sorte de capuche recouvrant la tête et le visage et disposant d’ouvertures pour les yeux. On connaît bien les scènes de film montrant un braquage à main armée dans une banque (autrefois, on appelait cela un hold-up en France) et les braqueurs portant une cagoule. On dit aussi qu’ils sont encagoulés. Se protéger au moyen d’une cagoule est d’ailleurs une habitude de plus en plus répandue, entre autres dans les manifestations organisées par des groupes extrêmistes.
Quand on aime vraiment sa voiture, on ne la fait pas passer par une station de lavage, appelée aussi car wash (eh oui) ou, moins fréquent, tunnel de lavage (c’est plutôt le terme technique pour les constructeurs de ce type d’infrastructure), mais on la nettoie à l’aide d’une peau de chamois, une vraie, bien sûr. Et lorsqu’on soigne un travail, qu’il s’agisse d’une opération artisanale ou aussi d’un texte à rédiger, on le peaufine : on y apporte un soin minutieux en veillant à tous les détails. On dit aussi : fignoler.
Vous avez une idée en tête qui vous turlupine ? Alors, c’est que quelque chose vous tourmente, vous revient sans cesse à l’esprit, vous empêche même de dormir.
Lorsque les avis sont partagés et que votre point de vue est complètement opposé à celui de votre interlocuteur, on parle de dissension. Reste à savoir si un tiers n’a pas, par quelque remarque bien placée, fomenté (semé) la dissension.
Et pour finir en beauté, tout comme le phénomème de la madeleine chez Proust, je voudrais vous faire penser à une série de beaux jours ensoleillés, chauds, secs … et voilà qu’il se met à pleuvoir, tout doucement … Avez-vous cette odeur dans le nez que provoque la pluie sur la terre chaude et sèche ? Cette odeur s’appelle pétrichor.
À la prochaine pour une nouvelle dose homéopathique de « mots en plus ».
Bonjour Gisèle, bonjour à tous,
C’est une rubrique très sympathique. Je suis curieux de voir ce que tu vas nous sortir la prochaine fois. Cela rappelle un peu l’exercice de Bernard Pivot qui je crois avait écrit un bouquin sur les cent mots disparus ou en voie de disparition mais qui lui tenaient à cœur pour une raison ou pour une autre.
Je suis très content d’apprendre l’existence de ce mot « pétrichor » que je ne connaissais pas encore et le Larousse en ligne non plus d’ailleurs. Je suis content de savoir qu’il existe car il fleure bon ces mots qui ne servent (plus) à (presque) rien mais qui sont ou restent délicieux. Je suis aussi content qu’il existe car j’adore cette odeur et c’est bon de savoir qu’elle (et le phénomène naturel qui va avec) a un nom.
Je joue le jeu avec toi et te propose un autre mot très peu connu (je prends n’importe quel pari :-)) et qui également ne sert très certainement à rien (sauf peut-être à des groupes très restreints de personne) : zemblanité. On s’apercevra cependant aujourd’hui que ce mot a une petite utilité, en tout cas indirecte car en le cherchant, on tombera sur un autre mot dont on aurait besoin plus souvent dans la langue française. Dans notre sphère langagière, il est largement inconnu alors que chez les anglophones, chacun le connaît. Je trouve cela très drôle. Pour résumer : oubliez « zemblanité » et retenez le mot que vous avez trouvé.
Bonne continuation à tous
Olivier
Bonjour Olivier,
Merci pour ce très gentil commentaire et pour ce « mot en plus ». Zemblanité, un mot que je n’avais effectivement jamais rencontré. Idem pour sérendipité qui est, je suppose, le mot à retenir.
Le mot « pétrichor » me vient de mon grand-père paternel, un homme très simple qui a passé sa vie près de Cosne-sur-Loire et qui, quand je passais mes vacances scolaires là-bas, me disait souvent au début d’une averse : « Fillette, respire bien fort, ce pétrichor, il n’y a rien de comparable ».
Amicalement
Giselle
Tu as effectivement trouvé le mot qu’il fallait. Bravo ! Je m’étonne que ce soit ton grand-père qui t’ait enseigné « pétrichor ». Je ne sais pas pourquoi mais j’avais l’impression que ce mot était en gros aussi vieux que l’explication du phénomène c’est-à-dire plutôt récent. On en apprend tous les jours. Il faudra que je demande à mes parents s’ils le connaissent.
En tout cas, j’aime beaucoup tes chroniques et j’essaie toujours de les lire avant qu’elles ne disparaissent dans les tréfonds de ma boîte.
Bonne continuation.
O.
Le mot pétrichor a été forgé en 1964 par Isabel Joy Bear et Roderick G. Thomas (voir tante Wiki), cela correspond donc tout à fait, sachant que mon grand-père était certes un homme simple, mais aussi un fervent lecteur de journaux et magazines scientifiques. Je pense que né à une autre époque, Henri Chaumien aurait fait des études universitaires. Il savait parler avec passion et bon nombre de détails élaborés pour être compris par des enfants (que mes soeurs et moi étions alors) de toutes sortes de choses, plantes, animaux, phénomènes …
À bientôt
Giselle