Darf’s ein bisschen mehr sein?
Vor Menschen, die eine Fremdsprache sehr gut in Wort und Schrift beherrschen, ziehe ich gerne meinen Hut. Doch wie gut ist „sehr gut“? Was bedeutet „fehlerfrei“? Woran stellt ein französischer Muttersprachler – möglicherweise Kunde eines Sprachmittlers – fest, dass der sehr gute Text aus der Feder eines Nicht-Franzosen stammt? Beispiele aus meiner Sammlung …
Ich kenne sehr viele Menschen mit Muttersprache Deutsch, darunter logischerweise zahlreiche Übersetzerkolleginnen und -kollegen, die ganz hervorragend Französisch sprechen. Geht es ums fehlerfreie Schreiben, ist diese Gruppe schon erheblich kleiner. Und dennoch: Hut ab! Denn Französisch ist meiner Ansicht nach eine recht schwierige Sprache. Mit „fehlerfrei“ meine ich hier übrigens das Fehlen von Rechtschreib-, Grammatik- und Wortschatzfehlern. Doch dieses „fehlerfrei“ kann eine anspruchsvolle französische Muttersprachlerin wie mich nicht wirklich zufrieden stellen.
Sprachmittler, die in Frankreich leben und überwiegend in einem französischen Umfeld agieren (also nicht ausschließlich oder überwiegend deutsche Kontakte pflegen), haben sicher gute Chancen, ihre Kenntnisse der französischen Sprache unter optimalen Voraussetzungen zu verfeinern. Wann wird Französisch für sie nicht mehr als „Fremd“-Sprache empfunden? Ab wann haben sie das Gefühl, Französisch so gut zu beherrschen, dass sie sich auch trauen, zum Beispiel in französischer Sprache in den social media zu posten oder gar dem sog. Muttersprachlerprinzip, also der „goldene Regel“, die besagt, dass ein Übersetzer ausschließlich in seine Muttersprache übersetzen soll, eine Absage zu erteilen?
Ich möchte einige Satzbeispiele anführen, die auf den ersten Blick gar nicht (für jeden) den Eindruck erwecken, dass hier etwas „falsch“ oder nicht ganz korrekt ist. Manche Beispiele sind auch rein grammatikalisch völlig in Ordnung. Nur: Sie sind der eindeutige Beweis, dass hier noch … Verbesserungspotenzial vorliegt. Die Erläuterungen finden Sie am Ende der genannten Beispiele … en français.
Der Klassiker, der mir mindestens einmal wöchentlich in Bewerbungen von Deutschen, die mir auf Französisch schreiben, begegnet:
(1) Dans l’attente de votre réponse, veuillez agréer, Madame, …
Ähnlich gelagert, häufig in Postings auf Facebook & Co.:
(2) Arrivé chez lui, la fatigue le submergea.
(3) Tout en continuant à bien faire votre travail, il va être indispensable de …
Andere Kategorie:
(4) J’avoue que j’ai fait une erreur.
Auch nicht selten:
(5) Nous cherchons des personnes qui soient prêtes à nous aider.
(6) Quelqu’ils soient, les compliments font du bien.
Explications
Pour expliquer les différents cas de figure, je préfère m’exprimer en français.
(1) Dans l’attente de votre réponse, veuillez agréer, Madame, …
Posez la question : Qui attend une réponse ? « Je » ou « nous », c’est-à-dire la personne qui écrit ou, selon le cas, les personnes qui écrivent la lettre.
Et qui est prié d’agréer … ? « Vous », c’est-à-dire le destinataire de la lettre. Peu importe ici qu’il s’agisse d’une femme (Madame), d’un homme (Monsieur) ou de plusieurs personnes (Mesdames, Messieurs).
Le sujet sous-entendu de la première partie (celui ou celle qui attend une réponse à la lettre) doit être identique au sujet sous-entendu de la deuxième partie (celui ou celle qui est prié d’agréer …). Par conséquent, on écrira :
Dans l’attente de votre réponse, nous vous prions, Madame, d’agréer …
Dans l’attente de votre réponse, je vous prie, Madame, d’agréer …
Si vous préférez la formule « veuillez agréer … », séparez les deux messages (attendre une réponse / prier d’agréer) et écrivez par exemple :
Nous vous remercions d’avance pour votre réponse. Veuillez agréer, Madame, …
(2) Arrivé chez lui, la fatigue le submergea.
Dans ce cas de figure, il s’agit du même type de problème, mais légèrement « décalé ». Le sujet sous-entendu du participe passé « arrivé » (appelons-le Michel pour faciliter les explications) n’est pas le sujet du verbe submerger. On retrouve notre pauvre Michel sous la forme du pronom personnel « le » qui est ici complément d’objet direct (en allemand, vous diriez « accusatif »).
Il faudra donc écrire (par exemple) :
Arrivé chez lui, il succomba à sa grande fatigue.
(3) Tout en continuant à bien faire votre travail, il va être indispensable de …
Dans la foulée, nous voilà devant une troisième forme du problème présenté sous 1) et 2). Ici, le sujet sous-entendu de « continuer à bien faire son travail » est « vous » tandis que le sujet du verbe de la principale est une formule impersonnelle introduite par « il ».
Il faudra écrire ici :
Tout en continuant à bien faire votre travail, vous devrez (faire) … / vous serez amené(s) à (faire) …
(4) J’avoue que j’ai fait une erreur.
Voilà une phrase grammaticalement tout à fait correcte. Par contre, nous sommes en présence du même sujet pour les deux verbes. Par conséquent, il vaut mieux privilégier une formule plus élégante :
J’avoue avoir fait une erreur.
(5) Nous cherchons des personnes qui soient prêtes à nous aider.
Si, si, le subjonctif est non seulement correct, mais avant tout signe d’une bonne maîtrise de la langue française. Pour rendre la phrase plus élégante et plus légère, omettons le verbe être et écrivons :
Nous cherchons des personnes prêtes à nous aider.
Et remplaçons l’adjectif « prêt » par « disposé » :
Nous cherchons des personnes disposées à nous aider.
(6) Quelqu’ils soient, les compliments font du bien.
Là, par contre, un petit casse-tête que même bon nombre de personnes de langue maternelle française ne maîtrisent pas vraiment : quelque (en un mot) ou quel que (en deux mots avec accord) ?
La règle : Si le terme qui pose problème est placé devant un verbe ou un pronom personnel comme « il(s) » ou « elle(s) », il faut écrire « quel que », en deux mots, et accorder « quel » avec le sujet du verbe en question. Exemples :
Quels qu’ils soient, les compliments font du bien. (verbe)
Quelle qu’en soit la cause, son comportement est inacceptable ! (verbe)
Mais si le terme qui pose problème est placé devant un adjectif, un nom ou un adverbe, on écrira « quelque » en un seul mot. Exemples :
Il arrive systématiquement en retard, pour quelque raison que ce soit. (nom)
Quelque malin qu’il soit, il n’arrivera jamais à me tromper. (adjectif)
A la prochaine avec d’autres cas de figure qui vous permettront de fignoler votre français.